jeudi 1 avril 2010

Sécurité :
le grand nettoyage, le grand soir, coup de balai ...?  



Joindre  la parole aux actes : voilà ce  qu'un secteur économique et stratégique comme celui de la sécurité privée est en droit d'attendre de sa tutelle .



D'autant plus que voilà des années que les organisations professionnelles responsables du métier s'évertuent à faire leur part de "ménage" dans la mesure de leur moyens. Des moyens qui se limitent à édicter , promouvoir  un ensemble de bonnes pratiques sans  avoir aucunement  le pouvoir de les imposer et encore moins de s'ériger en "gendarme". Les contrôles et  les poursuites appartiennent aux seuls pouvoirs publics .
Alors, quant on perçoit  venant des alentours de la Place Beauvau , un "buzz" annonciateur de "grand soir", de grand "nettoyage"........comment ne pas s'y laisser prendre et croire qu'enfin l'autorité de tutelle et les différents services de l'état concernés vont enfin disposer des moyens  à la hauteur des ambitions nouvelles affichées  de faire place nette.

Le déjà vieux compagnon de route du secteur que je suis en a malheureusement déjà entendu et attendu bien d'autres.......Mais, comment ne pas espérer dans mon for intérieur que cette fois-çi , malgré l'éternel mépris avec lequel les pouvoirs publics continuent   de considérer notre métier, quelque chose de neuf est en train d'émerger.
J'entends qu'un audit aurait été engagé par le Ministère afin d'évaluer , d'ausculter le secteur. Et cela vient de se confirmer. J'entends que la proposition très ancienne de la profession d'étudier la solution d'instaurer un "ordre professionnel "serait enfin , il n'est jamais trop tard, prise en considération. J'entends enfin que l'aspect des prix d'achat retiendrait aussi toute l'attention d'acheteurs publics longtemps non exemplaires en la matière . 

Je crois rêver! Mais non, j'espère. 
J'espère que l'Etat prendra enfin ses responsabilités et passera aux actes. J'espère aussi qu'il laissera les professionnels responsables et sérieux jouer pleinement leur rôle. Car, autant il appartient à l'Etat de contrôler , d'impulser autant il doit - notamment faute de moyen - faire confiance aux partenaires représentatifs du métier pour mettre en musique les outils nécessaires de professionnalisation, d'assainissement. 

Les esprits sont murs , les hommes de qualité sont là ..
S'il y a , éventuellement, un" Ordre de la Sécurité Privée", ce n'est pas au final les pouvoirs publics qui vont le financer, le gérer , l'animer mais bien les organisations professionnelles représentatives .Cela exige donc une vraie confiance mutuelle qui n'existe pas encore parce que ni l'un ni l'autre n'a atteint en la matière la maturité , la hauteur  de vue, la compréhension réciproque  nécessaire. Et comment avancer sans cela?
Le temps est venu. Les esprits sont murs , les hommes de qualité sont là,  de part et d'autre, pour entamer cette avancée indispensable .C'est pourquoi la nomination annoncée d'un "Délégué à la Sécurité Privée" , issu de la Préfectorale , en charge de la profession au Ministère de l'Intérieur constituera un signe très fort de la nouvelle donne annoncée et il faut bien le dire  :  urgente maintenant. La personnalité qui sera choisie et la rapidité avec laquelle la décision annoncée sera enfin effective , après tant d'années d'attente de la profession compteront beaucoup dans le succès des nouvelles mesures. Et si le résultat attendu ne devrait pas forcément être "payant "sur le plan politique et électoral , il le sera incontestablement sur le plan économique, social , professionnel, déontologique, républicain et sécuritaire. 
Que peut demander de plus un Ministre n'ayant pas encore daigner accorder une audience ou une visite  solennelle  aux représentants patronaux  de la quatrième composante de la sécurité générale  du pays,  qui plus est force d'intégration sociale et de création conséquente d'emplois durables  .......?

lundi 8 février 2010

Sécurité privée :
Un Observatoire mais quelle vision et quel pilote?
Comment ne pas se féliciter de l’initiative du SNES de remettre sur le métier le projet d’ONSP-Observatoire National de la Sécurité Privée pour lequel, en 2007 en tant que Président à l’époque, j’avais lancé une vaste réflexion ouverte. Le moment choisi par Michel Ferrero, Président du SNES est en effet le meilleur qu’il soit. Qu’on en juge. : le Ministère de l’Intérieur, tutelle administrative du métier, vient de lancer une consultation pour entendre et j’espère tenir compte des attentes légitimes de la profession.

Par ailleurs, c’est au même moment que l’INHES-Institut National des Hautes Etudes de Sécurité devient dans le cadre de la réforme conçue par Alain Bauer , l’ INHESJ, c’est-à-dire élargit ses champs d’études vers la Justice. Non sans grincements de dents d’ailleurs côté magistrature. L’important me semble-t-il dans cette évolution de l’INHES , c’est que son, encore trop timide, bien que très opportune, « ouverture » vers la sécurité privée due à son précédent Directeur ,Pierre Monzani, n’ira , de mon point de vue, pas beaucoup plus loin. La logique Police-Justice va naturellement l’emporter au sein du nouvel Institut, , d'ailleurs rattaché, non pas à l’Intérieur mais, directement au Premier Ministre . Cette réorientation se fera donc au détriment des thématiques concernant le secteur privé (sauf peut-être pour l'intelligence économique) qui pourtant ne cesse de voir grandir son importance dans la sécurité générale du pays. 

Je vois là une raison supplémentaire pour clamer, haut et fort que la sécurité privée, doit en effet se doter de son propre institut, observatoire ou tout autre appellation adaptée. Il en va de notre capacité à réfléchir sur notre devenir, notre organisation, notre adaptation, nos nécessaires évolutions dans la société. Et là-dessus, je ne peux pas imaginer que le Président de l'USP ne partage pas cette vision,car ce type d’initiative d'intérêt général transcende bien évidement tout éventuelle différence partisane.

Mais, la question n’est pas là : il est acquis que le moment est en effet bel et bienvenu, et nous n’avons que trop tardé, pour doter le métier d’un tel outil intellectuel, prospectif et technique permettant à tous les talents, d'où qu'ils viennent SNES, USP, SESA....., de se mettre au service d'une vision professionnelle ambitieuse. L’interrogation qui demeure et doit être au plus tôt levée, est d’ailleurs : le secteur doit -il s’affranchir de sa tutelle et prendre sans attendre les devants pour poser les bases de cette institution ou, doit-il en humble vassal attendre que sa tutelle prenne le temps de considérer parmi toutes ses priorités et urgences sécuritaires que doter la sécurité privée d’un Observatoire national est enfin d’actualité..urgente?

Ma position personnelle et qui n’engage que moi est intermédiaire. Le secteur privé doit prendre sans plus attendre les devants et doit associer l’administration en tant que partenaire privilégié à ce chantier fondateur de la sécurité privée de demain. Mieux encore, le secteur privé doit doter le projet d’une gouvernance adaptée. Certes indépendante comme insiste bien le président du SNES, mais devant surtout tenir pleinement compte du lien imprescriptible, disons de dépendance voire de subordination, qui existe dans notre culture régalienne nationale entre sécurité générale et sécurité privée. 

Le choix de l’animateur du projet devrait donc résulter d’un savant dosage. Il pourrait s’agir d’une personnalité issue du privé ou du public, mais elle devra par son parcours apporter toutes les garanties à l’univers dont elle n’est pas issue et de surcroît garantir les parties de sa neutralité totale. Ce qui supposerait d’abandonner toute appartenance et responsabilité « partisanes » bien naturellement pour assumer éventuellement la fonction. Je vois bien des profils qui répondent à cette définition de poste dans les deux bords : le privé et le public, et doués d’incontestables talents qui plus est. 

Un seul bémol, ne mettons pas la charrue avant les bœufs , c’est-à-dire approfondissons la vocation et les moyens de la future structure. Mais justement, ne serait pas constructive, comme cela se fait ailleurs, demander aux potentiels "candidats" de présenter leur vision du projet pour mieux permettre de choisir celui qui en serait le porteur. Enfin, et sans aucun doute au préalable, un tel projet exige d'aller bien au-delà des déclarations d'intention et donc réclame en amont des actes et aussi des actions fédératrices.

Et pour finir et qu’il n’y ait aucune ambiguïté : pour avoir été là l’origine de la relance de la réflexion sur un tel projet voici quelques années, je ne suis et n’ai jamais été candidat à l’animer. Qu’on se le tienne pour écrit noir sur blanc!nt ne pas se féliciter de l’initiative du SNES de remettre sur le métier le projet d’ONSP-Observatoire National de la Sécurité Privée pour lequel, en 2007 en tant que Président à l’époque, j’avais lancé une vaste réflexion ouverte. Le moment choisi par Michel Ferrero, Président du SNES est en effet le meilleur qu’il soit. Qu’on en juge. : le Ministère de l’Intérieur, tutelle administrative du métier, vient de lancer une consultation pour entendre et j’espère tenir compte des attentes légitimes de la profession.

vendredi 30 octobre 2009

Inefficacité des contrôles et nécessité d’un auto-contrôle
Le secteur est encadré par un arsenal réglementaire des plus conséquents. Largement suffisant estiment certains. D'autant que l'on réfléchit encore à le renforcer par divers projets encore à l'étude dont la garantie financière (voir ci - dessous). 

Il est par contre un domaine largement insuffisant pour ne pas dire plus dans le dispositif. C'est celui des contrôles de l'application effective des lois. Tout le monde peut s'accorder à reconnaître que – notamment - faute de moyens l'appareil de contrôle n'a pas jusqu'ici réussi à éradiquer ou du moins marginaliser significativement des pratiques déviantes et anticoncurrentielles. La persistance de ces dérives illégales contribue toujours à freiner considérablement la professionnalisation et l'assainissement du métier. Que faire face à ce paradoxe lorsque on a l'objectivité de le reconnaître ?

Tout simplement , je pense que moment est donc venu, d'envisager et d'étudier l'efficacité que pourrait avoir une dose d'autocontrôle professionnel puisque le contrôle étatique est loin d'être optimum.

Il s'agirait bien sûr d'instaurer cela avec les instances représentatives responsables et tous les partenaires concernés qui ont déjà pris de nombreuses initiatives allant dans ce sens comme les certifications qualité par exemple.

Rassurons tout de suite le pouvoir régalien si sourcilleux sur les principes et beaucoup moins sur l'efficacité de ses contrôles : il ne s'agirait absolument pas d'un autocontrôle professionnel venant se substituer au contrôle étatique. Et il faudrait vraisemblablement que cela passe par une instance de type "Ordre professionnel" offrant toutes les garantie de déontologie et d'indépendance . 

N' est -il pas temps de cesser d'en appeler trop facilement et parfois lâchement à l'État pour plus de réglementation sans se soucier de l'efficacité des contrôles des textes déjà existant depuis 1983 !. Chacun sait, les pouvoirs publics eux-mêmes, qu'il manquera toujours de moyens pour vérifier pleinement le respect des textes. 

Certes, le lancement des contrôles pour la "nouvelle" carte professionnelle fin 2009 risque fort de se montrer beaucoup plus efficace que par le passé. 

Mais, une dose d'autocontrôle dont les outils restent à préciser et à mettre en oeuvre pourrait c'est certain contribuer activement, dans l'intérêt général des clients, des salariés, des entrepreneurs et des pouvoirs publics, à créer un environnement assaini propice à l'exercice respectueux de prestations de qualité valorisées et achetées comme telles.

Je vous l’accorde, c'est une approche plus anglo-saxonne que franco-française . Cette vison des choses est basée sur la confiance alors que notre métier continue à éveiller de la méfiance. Mais, c'est , me semble-t-il, une avancée qu'il faut entamer au plus tôt pour véritablement changer la donne et responsabiliser tous les acteurs concernés.

Il s'agit bien d'une évolution fondamentale pour laquelle je m' implique , personnellement , depuis des années , même si il est clair qu' elle devra prendre encore du temps pour se concrétiser . C'est enfin, une des questions essentielles que j'ai soulevé dès 2008 lorsque j'ai lancé une vaste réflexion autour de l'opportunité de constituer un "Observatoire National de la Sécurité Privée - ONSP"

mercredi 9 septembre 2009

Manque de reconnaissance et d'attractivité :
investir en communication globale
.
Comme tout un chacun, je constate avec quelle attention le Président et Ministre de l'Intérieur veillent de concert à l'évolution des chiffres et statistiques de la délinquance et de ce qu'il faut bien appeler l'insécurité en général.

Surtout, je ne peux m'empêcher de songer à ce que ces données seraient sans l'apport de la sécurité privée! 10, 20 fois, 100 fois plus mauvais ? Mais, ce n'est pas le multiplicateur qui m’intéresse. C'est la nécessité de reconnaître l'indéniable contribution du secteur privé à ce que les textes légaux appellent la sécurité générale. Et ce sans jamais faire œuvre de police, naturellement.

Sans les multiples prestations privées de prévention et sécurité exercées 24h-24 dans l'ensemble des lieux et espaces professionnels et privés qui leur sont ouverts par la législation, le niveau de sécurité générale du pays serait pour le moins dramatique. Écrire noir sur blanc cela, ce n'est rien d'autre qu'une constatation objective. Elle pourrait d'ailleurs être, fort utilement, mesurée si la profession s'en donnait les moyens au travers une réelle volonté d’action partagée.

Surtout, il faut mettre en regard de cet apport effectif du privé à la sécurité du pays tout entier et de son économie, la très faible pour ne pas dire la dérisoire considération qu'en récolte notre métier, nos entreprises, nos salariés. Ce qui me désole, ce n'est pas tant cette quasi-absence de reconnaissance du pays, de l'État pour ne pas parler de nos citoyens .... Mais, après tout, nous ne faisons que notre métier qui est aussi un métier de prestation humaine concurrentiel comme un autre bien qu'il touche à ce bien précieux entre tous qu'est la sécurité que nous garantit la constitution. L'exercer de manière professionnelle, respectueuse et performante dans les strictes limites républicaines qui lui sont fixées suffit à notre bonheur de chef d'entreprise, d'employeur et de simple citoyen. Non, ce qui me désole, c'est qu'en conséquence de cette absence de notoriété, nous ne parvenons pas à attirer vers nos emplois, pourtant en pleine croissance, des profils qui trouveraient l'opportunité d'y faire carrière. Il n'y a certes pas que ce seul aspect qui interfère dans la très faible attractivité du secteur, je vous l'accorde. Et nos dirigeants, nos organisations professionnelles, nos entreprises sont aussi directement responsables. Il y a aussi, ce n’est pas négligeable, notre culture franco-française, colbertiste, centralisatrice et hyper- régalienne pour laquelle il a n'y a de sécurité légitime que publique . Et le fait que cette conviction perdure encore aujourd’hui, au moins en toile de fond, alors que dans les faits et chiffres, il en va tout autrement : d'ici 10 à 15 ans, les effectifs privés dépasseront ceux du public, est révélateur....

Il serait donc temps en entrepreneurs que nous sommes d'assumer nos responsabilités et d'engager les actions nécessaires à cet indispensable changement d'image de marque du métier. Une campagne de communication collective et ambitieuse s'impose. Elle devra être d'ampleur pour changer la donne. Encore faudrait-il que les acteurs susceptibles d'y contribuer financièrement s'unissent pour ce faire dans l'intérêt général plutôt que de continuer chacun de son coin dans l'espoir vain de satisfaire des intérêts moins généraux alors qu'il y a plus de jamais urgence.

lundi 31 août 2009

Surveillance humaine
franco-française ? un paysage économique bouleversé

La déconfiture de GS4 France, N°2 mondial de la surveillance humaine, puis le retrait de Brinks France du gardiennage après avoir pourtant tenté d'y pousser les feux a donc permis à Jean Michel HOURY, initiateur du Groupe Néo Security, de sortir du bois. Bois, où l'avait laissé son départ quelque peu soudain de la Présidence de Brinks France et Europe il y a quelques années à peine. 

Le très flamboyant Jean-Michel HOURY que plus d'uns considèrent comme très influent mais trop indépendant se trouve donc désormais avec l'enseigne Néo Sécurité qu'il a lancé voici quelques mois à peine, à la tête d'un groupe majeur du secteur français.

Pourtant, rien n'a fondamentalement changé dans les conditions détériorées de marché et leur environnement délicat sous le tiède soleil du gardiennage en France. Le métier reste toujours aussi peu rentable, hyperconcurrentiel, fragilisé par l'insécurité juridique, gangrené par des pratiques douteuses et les politiques d'achats des donneurs d'ordre délétères...

Autant de facteurs qui au-delà des erreurs de management expliquent certainement les échecs des anglo-saxons en France. Échecs, il faut le préciser tout de même, à l'exception notoire du numéro 1 mondial : le Suédois Sécuritas. Échecs mais aussi déboires dont se remet à peine, toujours uniquement en France, le numéro trois mondial , l'Espagnol Prosegur.

Alors comment, dans ce contexte social, réglementaire, économique, financier ... qui ne semble pas avoir changé pour la sécurité privée en France et qui s'est même à certains égards aggravé, Néo Sécurité entend-elle changer la donne, restructurer, reconstituer une entité solide et bénéficiaire dans un marché aussi objectivement difficile?

C'est bien tout de même pour cela que Néo Security monte au créneau du marché national? À moins que la dimension reconquête nationale d'un marché dominé par les anglo-saxons et les nordiques joue aussi un rôle dans cette ascension irrésistible de l'ancien cadre dirigeant d'IBM France ?

Car jouant sur la fibre tricolore, Jean-Michel HOURY parviendra -t-il peut-être à retenir durablement et enfin sérieusement l'attention des pouvoirs publics français sur l'état précaire d'un métier pourtant considéré comme stratégique et sensible. Espérons le, car voilà des années que les organisations professionnelles et patronales du secteur s'y emploie dans une quasi-indifférence générale si ce n'est pour quelques avancées très longues, trop longues à se mettre en place. Si elles se sont pas torpillées avant l'heure : voir le projet de garantie financière........

Si tel était le cas : ce serait un autre paradoxe du marché français de la sécurité privée qui pourtant n'en est pas à un près. En tous les cas de figure : affaire à suivre. De près !

mercredi 26 août 2009

Sécurité privée, dumping tarifaire :
sortir du moins disant social et qualitatif

Bien évidemment que dans un métier de main d’oeuvre comme celui de la surveillance humaine situé dans un environnement réglementaire et social contraignant , la notion de coût de revient plancher a du sens. Cela, quand bien même cette approche peut être nuancée. Et même doit l'être, au moins à la marge, parce que la profession bien qu’étroitement encadrée reste bel et bien dans un univers résolument concurrentiel voire même hyper-concurrentiel. Mais, il faut savoir ce que l'on veut ? Professionnaliser, qualifier, consolider des prestations sensibles et indispensables de sécurité privée .....ou au contraire favoriser par des politiques d'achat discount et des dumpings tarifaires y répondant, une sécurité privée de seconde zone ?

Plusieurs approches objectives des coûts de revient en dessous desquels la prestation ne peut être effectuée qu'en contradiction avec la mise en oeuvre des bonnes pratiques professionnelles minimums et le respect des lois sociales et réglementaires obligatoires, ont été très utilement engagées. Dernièrement même, l'URSSAF a apporté toute sa précieuse caution à
une initiative récente du SNES, organisation professionnelle pionnière en la matière.

Mais, prompts à tirer le marché et surtout les prix vers le bas, nombre d’acheteurs privés et publics, et non des moindres, n'hésitent pas à tirer opportunément profit de cet affichage des coûts de revient minimum pour les prendre en compte comme des ... prix de vente maximum ! Alors, qu'au même moment la DGCCRF, certes pleinement dans son rôle, tire la sonnette d'alarme veillant à éviter tout risque d'entente sur les prix......Il y a de quoi décourager toute initiative.

D'autant que, l'unique contrôleur légitime et juge de paix, en l'occurrence : l'État, est par ailleurs par le biais de l'achat public un client important du secteur (plus d'un agent privés sur soit plus de 20 % du marché ! ) soucieux des deniers publics. Rien d'étonnant à ce que les acheteurs publics au sens large incluant notamment les multiples collectivités locales et territoriales, les communes …, aient pour partie les mêmes comportements d'achat que leurs collègues du privé. Quand bien même, ils devraient montrer l'exemple notamment en matière de mieux disant social. Mais, la schizophrénie est aussi bien partagée avec les associations représentatives des clients privés dont les beaux discours collectifs sont insuffisamment suivis individuellement sur le terrain.

Les procédures d'appel d'offre public obligent tout de même la publication des prix d'achats contractés .Cela permet de relever ceux figurant bien en retrait d’avec les coûts minimums avancés par la profession. Rendons donc au moins hommage à cette transparence des acheteurs publics. Une exigence que n'ont pas leurs collègues privés pratiquant aussi allègrement le moins disant impactant inévitablement à la baisse le social et le professionnel. Comment sortir de ce cercle vicieux qui semble convenir à plus d'un et y compris, bien sûr, à nombre de prestataires ?

Au-delà des initiatives individuelles ou collectives, je suis convaincu , et ce depuis toujours, qu'il faut prendre ce sujet à bras le corps quitte à changer totalement la perspective et l'angle sous lequel nous abordions jusqu'ici cette problématique. Mais, si l'on veut avancer en changeant la façon de poser l'enjeu, il faut le faire résolument avec tous les moyens intellectuels et donc financiers à la hauteur.J'y vois là, pour ce qui me concerne, le tout premier et indispensable chantier refondateur et unificateur d'une indispensable organisation professionnelle et patronale forte et rassemblé, seule susceptible de peser de tout son poids dans un partenariat enfin équilibré avec ses deux partenaires essentiels : les clients privés et publics d'une part et par ailleurs l'État ! Et vous ?

Bien évidemment que dans un métier de main d’oeuvre comme celui de la surveillance humaine situé dans un environnement réglementaire et social contraignant , la notion de coût de revient plancher a du sens. Cela, quand bien même cette approche peut être nuancée. Et même doit l'être, au moins à la marge, parce que la profession bien qu’étroitement encadrée reste bel et bien dans un univers résolument concurrentiel voire même hyper-concurrentiel. Mais, il faut savoir ce que l'on veut ? Professionnaliser, qualifier, consolider des prestations sensibles et indispensables de sécurité privée .....ou au contraire favoriser par des politiques d'achat discount et des dumpings tarifaires y répondant, une sécurité privée de seconde zone ?

Plusieurs approches objectives des coûts de revient en dessous desquels la prestation ne peut être effectuée qu'en contradiction avec la mise en oeuvre des bonnes pratiques professionnelles minimums et le respect des lois sociales et réglementaires obligatoires, ont été très utilement engagées. Dernièrement même, l'URSSAF a apporté toute sa précieuse caution à
une initiative récente du SNES, organisation professionnelle pionnière en la matière.

Mais, prompts à tirer le marché et surtout les prix vers le bas, nombre d’acheteurs privés et publics, et non des moindres, n'hésitent pas à tirer opportunément profit de cet affichage des coûts de revient minimum pour les prendre en compte comme des ... prix de vente maximum ! Alors, qu'au même moment la DGCCRF, certes pleinement dans son rôle, tire la sonnette d'alarme veillant à éviter tout risque d'entente sur les prix......Il y a de quoi décourager toute initiative.

D'autant que, l'unique contrôleur légitime et juge de paix, en l'occurrence : l'État, est par ailleurs par le biais de l'achat public un client important du secteur (plus d'un agent privés sur soit plus de 20 % du marché ! ) soucieux des deniers publics. Rien d'étonnant à ce que les acheteurs publics au sens large incluant notamment les multiples collectivités locales et territoriales, les communes …, aient pour partie les mêmes comportements d'achat que leurs collègues du privé. Quand bien même, ils devraient montrer l'exemple notamment en matière de mieux disant social. Mais, la schizophrénie est aussi bien partagée avec les associations représentatives des clients privés dont les beaux discours collectifs sont insuffisamment suivis individuellement sur le terrain.

Les procédures d'appel d'offre public obligent tout de même la publication des prix d'achats contractés .Cela permet de relever ceux figurant bien en retrait d’avec les coûts minimums avancés par la profession. Rendons donc au moins hommage à cette transparence des acheteurs publics. Une exigence que n'ont pas leurs collègues privés pratiquant aussi allègrement le moins disant impactant inévitablement à la baisse le social et le professionnel. Comment sortir de ce cercle vicieux qui semble convenir à plus d'un et y compris, bien sûr, à nombre de prestataires ?
Au-delà des initiatives individuelles ou collectives, je suis convaincu , et ce depuis toujours, qu'il faut prendre ce sujet à bras le corps quitte à changer totalement la perspective et l'angle sous lequel nous abordions jusqu'ici cette problématique. Mais, si l'on veut avancer en changeant la façon de poser l'enjeu, il faut le faire résolument avec tous les moyens intellectuels et donc financiers à la hauteur.J'y vois là, pour ce qui me concerne, le tout premier et indispensable chantier refondateur et unificateur d'une indispensable organisation professionnelle et patronale forte et rassemblé, seule susceptible de peser de tout son poids dans un partenariat enfin équilibré avec ses deux partenaires essentiels : les clients privés et publics d'une part et par ailleurs l'État ! Et vous ?

vendredi 7 août 2009

Sécurité privée, garantie financière :
qui recule et pourquoi ?
Les SNES et l'USP ont ensemble , en mai 2008 , déposé au Ministère de l'Intérieur dans le cadre des travaux d'élaboration du projet de loi LOPPSI, un article permettant de poser les premiers jalons d'une obligation de garantie financière pour les entreprises exerçant dans la sécurité privée. Fruit d'un travail professionnel collectif exemplaire , anticipant, et de loin , les exigences , les attentes des pouvoirs publics, ce projet d' article ne figurait pas , contre toute attente, une année plus tard, dans le projet de loi qui doit , un jour ou l'autre être discuté au Parlement. Quel lobby interne au Ministère ou externe, issu sans doute de la profession, est à l'origine de cette mise à l'écart surprenante de dernière minute ? :

- Les pouvoirs publics eux-mêmes qui n'ont pas réussi depuis 1983 à force de multiples textes réglementaires un assainissement de la profession et qui craindraient maintenant - dans le contexte économique que chacun connaît -, les inévitables conséquences, notamment sur l'emploi à court terme, de cette mesure, il est vrai radicale ?

- Quelques lobby privés et/ou professionnels qui se verraient ainsi - enfin - pris au mot et donc , finalement, au piège du discours moralisateur qu'ils tiennent aux pouvoirs publics depuis des années parce que dire aux autorités ce qu'elles veulent entendre vous octroi une place de choix au soleil régalien?

Mais peu importe qui, comment ? Ce qui compte, c'est qu'on va donc vers le report pour des bonnes ou mauvaises raisons une réforme fondamentale qui a fait , voilà déjà des années, plus que ses preuves, tout particulièrement
dans le secteur du travail temporaire. Et cela, on le fait en catimini ! On évite de débat de fond, l'étude de faisabilité, l'écoute attentive des organisations patronales voire même l'expression de leurs contradictions... Bref, on ne prend pas au sérieux ce métier dans sa totalité et on ne veut pas qu'il le devienne .

Autant poser la question : que veut-on ? Quelles limites d'intervention, quelles exigences, quels contrôles, quels auto-contrôles assigne-t-on, préconise-t-on pour un secteur à qui par ailleurs, discrétement mais sûrement, on continue à confier de nouvelles missions de sécurité non régaliennes.

Ah oui, j'ai entendu l'argument murmuré dans de hautes instances : le secteur manque de maturité, c'est trop tôt, faut encore attendre... De qui se moque-t-on : attendre quoi, qui ? Je vais vous le dire : on se moque d'une profession de prestations de services qui a fait la preuve depuis des années de son caractère indispensable, incontournable, irremplaçable, utile... et j'en passe et des meilleures.

C'est sans doute cela qui dérange, sans parler des pré-carrés que certains veulent préserver. Bien des dérives pourraient pourtant être progressivement éradiquées avec l'instauration forcément progressive d'une obligation proportionnelle et raisonnable de garantie financière car le métier doit rester concurrentiel. Bien des pratiques d'achats entraînant en cascade des multiples dérapages économiques, financiers et sociaux pourraient être évités. Alors bien sûr les pouvoirs publics, les donneurs d'ordre ne pourront plus avec autant de légèreté se défausser aussi facilement de leur responsabilité et co-responsabilité.

Voilà pourquoi, il ne faut pas en rester là. Il faut que cela change. Et cela commence par le simple fait de dire et d'écrire à chacun ses quatre vérités. Permettez-moi de m'y essayer , non sans risque. Mais que risque-t-on après avoir subi ce que j'ai subi ! Essayez vous, vous aussi, à l'expression de vos vérités. C'est un combat salubre pour le devenir de notre métier qui doit enfin s'affranchir, devenir adulte.
Le site su SNES
Le site de l'USP